Àngels Ribé

From Above

Exposition 06.04 > 22.07.2022
Vernissage jeudi 05 mai à 18:30
en présence de l’artiste

du mercredi au vendredi
de 14:00 à 18:00 et sur rendez-vous

 

Àngels Ribé, From Above.
Le premier élément à prendre en compte dans From Above est qu’il s’agit d’une installation site-specific, conçue par Àngels Ribé pour art3, et que ce format de présentation est particulièrement cher à l’artiste. Le langage de l’installation lui permet non seulement de créer une mise en scène dans laquelle le public peut circuler, un espace qu’il peut habiter et dans lequel il va avoir une part active mais, en plus, ce langage implique un rythme performatif. D’un côté, il suppose un acte d’observation individuel, intime et silencieux, et de l’autre, il cache, sous un aspect amical, un rituel collectif apparemment inoffensif mais cependant terrible.
Lire la suite


From Above, installation. Génoise, colorants alimentaires, sucre glace, socle, photographies ; Photographie 40 X 40 cm ; topaze, argent, trépieds. Photos Phoebé Meyer

Àngels Ribé (Barcelone, 1943) fait partie d’une génération d’artistes qui ont débuté leur carrière à la fin des années soixante, au milieu de profonds changements politiques et sociaux qui ont eu un impact direct sur la manière de concevoir la pratique artistique. Abandonnant le statut d’entité esthétique autonome qu’elle avait revendiqué au cours de la modernité, l’œuvre d’art s’ouvre à un processus de dématérialisation et de socialisation qui induit de nouveaux rapports avec le spectateur, l’institution artistique et le marché.

En 1967, étouffée par l’atmosphère oppressante de Barcelone, Àngels Ribé part en France pour étudier la sociologie. Installée à Paris, elle participe aux mouvements de mai 1968 et travaille bientôt dans l’atelier du sculpteur Piotr Kowalski. À cette époque, elle a découvert sa vocation artistique. En 1969, elle présente publiquement sa première installation, Laberint : un labyrinthe circulaire en plastique jaune transparent qui transforme l’espace d’exposition en une scène fluide de parcours improvisés par les spectateurs.

Dans les années 70, Ribé s’installe aux États-Unis (Chicago et New York) et entre en contact avec une série d’espaces artistiques alternatifs qui reflètent la scène artistique émergente. C’est à ce moment-là qu’elle consolide les éléments de base de la grammaire artistique qui avait commencé à prendre forme pendant sa période parisienne, et que sa dévalorisation de l’objet devient évidente. Ribé crée des installations et des performances éphémères, qu’elle documente de manière poétique par la photographie. Son corps était le point de convergence d’actions extrêmement médiatisées, dans lesquelles les processus et éléments naturels jouaient un rôle clé. Ribé s’engage essentiellement avec la nature à travers deux voies : l’une plus immédiate et sensorielle, liée à des expressions physiques –Intersecció de llum, Intersecció de pluja, Intersecció d’onada, toutes de 1969 -, et une autre plus abstraite dans laquelle la géométrie est le principe organisateur. Ici, l’artiste utilise le triangle comme forme de base sous-jacente en relation avec son propre corps, comme on peut le voir dans les œuvres de la série 3 punts (réalisées entre 1970 et 1973) et dans Géométrie invisible 3 (1973).

Dans les années 80, Ribé retourne en Espagne et renoue avec son intérêt pour la nature objectale de l’œuvre d’art et son incarnation sculpturale. Elle commence à travailler avec du fer et, à partir de 2000, avec des néons – ce qui la reconnecte à la nature incorporelle de la lumière et de l’espace -, et produit en même temps un vaste corpus d’œuvres graphiques.

https://www.angelsribe.com/

Ce contenu a été publié dans Archives des expositions, Exposition 2022. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.